
L’art de Paolo Serpieri se base sur un curieux paradoxe: il est indiscutable que Serpieri est un auteur éminemment réaliste. D’ailleurs ce n’est pas par hasard si ses premiers travaux de bd exécutés pour des revues comme “Lanciostory” (dans la première moitié des années 70) et “orient Express” (dans les années 90), appartenaient à un genre, le western, qui peut être considéré réaliste par définition. Du reste les modèles et références de Serpieri, que ce soit dans la peinture (de Guttuso à Vespignani), ou dans l’art de la BD (références à Alberto Breccia, Alberto Salinas, Arturo del Castillo), ont concentré leurs attentions surtout sur la réalité et sa reproduction, avec certains d’entre eux se focalisant sur l’étude et sur la mise en valeur de la figure humaine (en particulier chez Vespignani et Salinas).
Mais les essais les plus matures et convaincants, Serpieri les a fournis au moment où il a commencé à aborder un genre qui lui offrait une version revisitée, réélaborée et déformée de la réalité : la science-fiction. A la différence du maître Alberto Breccia, qui s’est aussi mesuré en son temps à la science-fiction, Serpieri n’a jamais été vraiment tenté de suivre la route de l’expressionisme, restant ancré dans un style naturaliste. Le résultat de cette combinaison de deux tendances apparemment opposées – le réalisme vs. le fantastique- est représenté dans la saga Druuna, où le réel et l’irréel, la nature et la technologie, l’organique et le non-organique se mêlent dans une synthèse très originale et sans précédent. C’est justement pour ceci que Druuna plaît – et trouble – tellement : cette jeune fille qui vit dans un autre temps et un autre univers, à la fois délicate et plèbe, exerce une séduction concrète, comme pourrait le faire la voisine de la porte d’à côté. Une fille qui n’a rien d’inatteignable, à qui l’on consacre ses propres fantaisies les plus passionnées.
Mais les essais les plus matures et convaincants, Serpieri les a fournis au moment où il a commencé à aborder un genre qui lui offrait une version revisitée, réélaborée et déformée de la réalité : la science-fiction. A la différence du maître Alberto Breccia, qui s’est aussi mesuré en son temps à la science-fiction, Serpieri n’a jamais été vraiment tenté de suivre la route de l’expressionisme, restant ancré dans un style naturaliste. Le résultat de cette combinaison de deux tendances apparemment opposées – le réalisme vs. le fantastique- est représenté dans la saga Druuna, où le réel et l’irréel, la nature et la technologie, l’organique et le non-organique se mêlent dans une synthèse très originale et sans précédent. C’est justement pour ceci que Druuna plaît – et trouble – tellement : cette jeune fille qui vit dans un autre temps et un autre univers, à la fois délicate et plèbe, exerce une séduction concrète, comme pourrait le faire la voisine de la porte d’à côté. Une fille qui n’a rien d’inatteignable, à qui l’on consacre ses propres fantaisies les plus passionnées.
EXPO SERPIERI
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